Compte rendu de course Concours Déconnade Running

Where The Hell Begins – Marvejols Mende 2015

Mon compte rendu de la légendaire course Marvejols-Mende

Bonjour à toutes et à tous,

 

Il y a des courses que tu guettes sur ton agenda, comme un rendez vous chez le dentiste après des mois sans te brosser les dents, comme un passage chez le garagiste après 3 révisions « oubliées », comme un séjour aux urgences pour cette plaie jaune purulente qui « va bien finir par se soigner toute seule », bref comme tous ces évènements de la vie que tu aimerais repousser parce que ça va faire mal…

 

Comme beaucoup de coureurs, j’aime les défis !

 

[Bon, si tu fais partie de ceux qui ne courent exclusivement que pour le plaisir je t’ai perdu à jamais et tu dois te dire que je suis à ranger avec les autres fous mordus de défis que tu y imagines minoritaires et tu as peut être raison je n’ai pas trouvé de statistiques… Mais comme on est sur mon blog, j’écris ce que je veux ;p ]

 

[S’il te plait restes quand même]

 

Cette soif de défis, me pousse à rechercher des courses atypiques pour faire joli sur mon CV de coureur, si possible vachement dur pour pouvoir me la « péter grave »

 

Il y a plus d’un an, je sirotai un Perrier rondelle au « Kawa One Café » avec Coach Coco juste après le semi-Marathon de Nîmes dont je te propose un compte rendu qui mériterait d’être adapté au cinéma tellement il est formidable juste ici.

 

Lors de la discussion Coco me demande si je pense faire le « Marvejols Mende » cette année. Je lui explique que je ne connais pas cette course et Coco de dégainer de son sac un tract officiel de la course.

 

Je revois encore parfaitement le tract. Un château moyenâgeux, un blason indiquant qu’il s’agit de la 42ème édition et l’inscription « Venez courir la légende », des flammes, des éclairs, bref une affiche digne d’une super production hollywoodienne (Même si je crois bien avoir inventé les éclairs)

 

Coco me survend la course : des côtes hallucinantes, le semi le plus dur de France, et une inscription légendaire sur la route en bas de la première côte « Ici, commence l’enfer »

 

Pour des raisons logistiques, je n’ai pas pu participer à l’édition 2014. Alors cette année j’ai guetté les inscriptions et me suis engagé dès le premier jour et réservé mon hôtel 9 mois à l’avance.

 

Entre temps, il s’en est passé des choses et notamment en début d’année le Marathon de Paris (ici, un 2ème compte rendu digne d’être édité) et ma « blessure » au genou que j’ai trainée jusqu’à la fin juin.

 

Je décide donc début juillet de m’accorder une petite trêve et pars une semaine en vacances chez mes parents où j’en profite pour descendre 2 – 3 packs de Despérados (Non, promis à mon grand regret je ne suis pas sponsorisé par Despé) et la petite cure de malbouffe qui va bien …

 

Je rentre sur Aix en Provence, le 20 au soir et au détour d’une conversation avec ma Princesse, celle ci me rappelle que la course tant redoutée est le weekend end suivant…

 

Je me retrouve donc à 1 semaine de l’épreuve, certes sans douleur au genou mais sous-entrainé, avec 6 jours pour me préparer sous une chaleur accablante et avec autant d’envie que pour les échéances mentionnées en début d’article.

 

 

Au final, je courrai 2 fois dans la semaine : 5 kilomètres relativement plat et 12 kilomètres avec une belle côte (200m dénivelé sur 2kms) que je prendrais dans les 2 sens pour me rassurer…

 

Dans la semaine, j’ai aussi pris le temps d’étudier le parcours de la course.

 

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Vous le voyez 2 côtes dont 1 avec 300 mètres de dénivelé positif sur 4kilomètres donc moins hard que celle que j’avale régulièrement à l’entrainement (quand je m’entraine) mais 2 fois plus longue. Je ne suis pas inquiet à l’idée de la second car franchement moins hard que la première et je tente de me rassurer en me disant qu’une fois en haut de la première côte la course est pliée… On se rassure comme on peut !

 

Je dois avouer qu’avec ma préparation pourrie (ou plutôt l’absence totale de préparation) et l’appréhension de mon genou qui pourrait refaire des siennes, j’ai pensé plus d’une fois à annuler ma participation… mais tout étant payé…

 

Je me retrouve donc la veille de la course à Marvejols où je retire mon dossard et prends une petite photo souvenir, avant de filer !

 

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A la sortie de la salle des fêtes qui accueille le retrait des dossards, je tombe sur une athlète Africaine qui est au téléphone et qui s’exprime dans un dialecte inconnu : cela donne le ton.

 

C’est assez surréaliste, il n’y a pas grand chose à voir ou faire à Marvejols (désolé pour l’office du tourisme) mais des athlètes du monde entier sont attirés par la renommée de cette course qui il faut bien le dire, se déroule entre 2 bleds paumés… Mes doutes reviennent de plus belle.

 

Après une nuit agitée, je rejoins le départ de cette course de 22,4 kilomètres avec plus d’appréhension que pour un marathon.

 

Je me hâte toutefois pour retrouver Coco qui participe pour la 2ème fois à la course et faire la connaissance « en vrai » de Mickaël. Après une demi-heure de discussion le départ est donné.

 

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Je me suis donné pour objectif de finir et n’ambitionne pas un chrono phénoménal. J’ai toutefois fait un plan de course en 2h30 en prévoyant des montées en 10min du kilomètre donc en tablant vraiment sur « l’enfer ». D’après les échos des participants, on réalise à peu près un chrono équivalent à son temps sur semi + 20 minutes ce qui m’amènerait au meilleur de ma forme à boucler le parcours en 2 heures et 7minutes.

 

Pour l’instant ce n’est pas ce qui est prévu. Mickaël et moi, avons conclu de faire la course ensemble en 2h20 mais même comme ça je ne le sens pas trop et je parcours donc le premier kilomètre avec Coco à l’allure de 6min45 du kilomètre.

 

La course est dès le début un gentil faux plat montant, mais j’accélère le rythme à mi-chemin du 2ème kilomètre souhaitant une bonne course à Coco avant de la quitter. (Pour connaître la suite des aventures de Coco son compte rendu est ici)

 

Déjà ici quelle ambiance, le public certes parsemé, est présent tout le long de la route et ne ménage pas ses encouragements.

 

Je passe sur un petit 5min30 du kilomètre qui suffira à rattraper Mickaël vers le 3ème kilomètre, nous restons ensemble à cette allure jusqu’au 5ème kilomètre et le pont des écureuils bien connu des adeptes de la course puisqu’après sa traversée débute la première côte, et arrivés de l’autre coté, nous sommes prévenus par la « légendaire » inscription à même la route : « Ici, commence l’Enfer » (comme le Port-Salut c’est écrit dessus)

 

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Dès le début de la course, je préfère « libérer » Mickaël de toute obligation et l’invite à accélérer si il le peut, ce qu’il fit immédiatement.

 

Je reviens à une allure de 7min10 du kilomètre que je tiendrai tout le long de l’ascension vers le col du Goudard.

 

Au début cette ascension, les spectateurs sont peu présents, bien que quasi tout les 500 mètres, 1 ou 2 personnes ont accepté d’être bloqué quelques heures avec leur voiture pour encourager les coureurs.

 

Au premier ravitaillement vers le Kilomètre 6, les bénévoles sont présents en nombres et fournissent les encouragements nécessaires à l’escalade du col.

 

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Je ne vais pas très vite mais je trouve cette ascension « plutôt facile » en tout cas plus simple que prévue et je ne souffre pas. C’est la joie !

 

 

Plus je me rapproche du sommet, plus la foule est nombreuse et dense. Après un dernier ravitaillement au profit d’une portion plane de la route, le dernier kilomètre d’ascension se découvre devant moi et enfin les 500 derniers mètres.

 

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Ici l’ambiance est folle !

 

Des centaines de personnes sont amassées de chaque coté de la route et débordent sur cette dernière. Un couple de personnes âgées en déguisement met l’ambiance, monsieur à l’accordéon, Madame au chant.

 

Et la foule dans une cacophonie comme je n’en avais jamais entendue, encourage chaque participant. Les acclamations fusent de toute part. La foule crée un entonnoir d’encouragements, rétrécissant la route mais dans lequel je m’engouffre porté par tant de chaleur humaine. Je me croirai en train de regarder le passage à l’Alpes du Huez du Tour de France de Cyclisme mais aujourd’hui, je fais partie des athlètes encouragés… Un souvenir magique à jamais gravé dans ma mémoire !

 

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Et c’est enfin le sommet. Une surprise de taille attend les courageux grimpeurs que j’ai rejoins ce matin.

 

Ici dans un océan de verdure, les monts et collines formes de vagues d’herbe et d’arbres mises en mouvement par la légère brise ambiante. Le ciel dégagé, permet la contemplation jusqu’à perte de vue de ce paysage de rêve.

Je marque l’arrêt pour réaliser quelques photos. Une bande de clowns me double (si vous regardez attentivement on les aperçoit sur la photo), en klaxonnant me signalant qu’il est temps de reprendre la course.

 

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Je repars à grandes foulées vers les 3 kilomètres de descente à 12% signalés par 1 panneau ! J’adore les descentes et me fais plaisir me calant sur un économique 4 min30 du kilomètre en prévision de la seconde côte qui m’attend.

 

Dès la moitié du 13ème kilomètre, le parcours grimpe à nouveau et bien que moins accentuée que la première difficulté, la transition est difficile. Je profite de mon élan pour garder un peu de vitesse : 4min41, 5min14, 5min39, 6min21, 7min25, puis 7min34 du kilomètre entre le 13 et le 18ème kilomètre.

 

A la fin du 18ème kilomètre nous traversons le joli petit bourg de Chabrits qui a accueilli le tour de France la semaine passé et dont le sol, jonché d’inscriptions, témoigne encore du passage des cyclistes. Un dernier ravito et l’ultime descente se présente à moi.

 

Mes jambes répondent étonnamment bien et je retourne à mon économique 4min30 du kilomètre dans la descente vers Mende. Le panneau d’entrée dans la ville m’arrache un sourire aux coins des lèvres c’est presque fini. Toute fois je réserve encore quelques forces pour l’ultime obstacle de la course.

 

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En effet, l’arrivée se situe au cœur de Mende après 700 mètres d’une petite côte bien casse-pattes suite au traitement imposé par ses 2 grandes sœurs. Bien lancé, j’utilise une nouvelle fois mon élan pour ne pas faire trop chuter ma vitesse et franchi le dernier kilomètre et la ligne d’arrivée en 4min56 du kilomètre.

 

Chrono officiel : 2h10min02sec L’enfer n’était pas si terrible que ça !

 

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Je vous le disais dans mon dernier article (encore un lien ici) je suis depuis peu ambassadeur DOUZALEUR et cette course était pour moi la première dans ce nouveau rôle, je suis donc heureux d’avoir réalisé ce joli chrono (enfin pas mauvais quoi) et de pas faire honte à mon « sponsor ».

 

 

D’autant plus que sur le village d’arrivée, je suis tombé sur Bastien un autre ambassadeur dont j’ignorais la présence sur la course… mais avec nos jolis T-Shirts difficile de se louper 😉 (D’ailleurs si vous aussi vous les trouvez jolis, vous pouvez en gagner un avec le concours que j’organise !!! cf. dernier article)

 

L’occasion pour un premier rassemblement DOUZALEUR et d’une photo sympathique.

 

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Je suis content de cette nouvelle expérience. Cette course vaut vraiment d’aller se perdre dans la France profonde, pour la beauté de ses paysages, pour l’ambiance exceptionnelle qui en ressort. En revanche, je pense que le titre de « Semi-Marathon le plus dur de France » est usurpé…

 

Oui, c’est le semi le plus dur auquel j’ai participé, plus dur que Marseille-Cassis à cause des alternances de montées descentes, là où à Marseille on a le droit à une seule montée (Pour découvrir ou redécouvrir mon Compte Rendu injustement jamais primé d’une récompense quelconque : c’est ici).

 

Cependant , pas très loin de chez moi , se déroule le même jour (comme par hasard) le semi du Mont Ventoux et ses 21 kilomètres tout en dénivelé positif , passé le 5ème Kilomètre plus un instant de répit…

 

Je pense que ce dernier sera bien plus dur et je vous donne rendez-vous l’année prochaine pour le découvrir.

 

Et vous y a t il une course que vous attendez (avez attendu) tout particulièrement ?

 

A bientôt.

 

Paul

 

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