Let The Music Play
Le soleil se couche et le jour s’en allant, la nuit prend sa place.
L’obscurité envahie la rue, la pénombre en profitant pour se profiler au pourtour des halos lumineux, formés par l’éclairage collectif.
L’espacement constant et millimétré des lampadaires, projette au sol, une alternance de lumière et d’obscurité dont le dessin, semblable aux touches noires et blanches d’un clavier de piano, incite mon cerveau, réceptif à ce spectacle, à jouer dans ma tête la musique que mes pieds à chaque foulée produisent sur cet instrument de musique irréel.
Les montées et descentes du parcours vallonné deviennent les métronomes naturels du clavier infini sur lequel mes pieds, tels les doigts d’un pianiste, jouent leur partition.
A la faveur des quelques lampadaires déconnectés la musique cesse; puis reprend de plus belle lorsque la fée électricité permet à la magie de mon imagination de continuer son ode musicale.
Après une heure de ce concerto pour piano à deux pieds, joué en solitaire, la partition s’arrête en même temps que je stoppe ma course, essoufflé mais heureux car je sais qu’une autre représentation est prévue prochainement.
Paul