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Tribute To Joël

Hommage à Joël

 

Ma foulée me ramène à quelques mètres de chez moi. Un vieil homme promenène son chien.

L’animal est semblable à une saucisse sur pattes. L’ homme est un vieillard comme ont en croise tant d’autres.

Petit, tassé, à moitié vouté sur lui même. Ces cheveux mi-longs, dépassent du béret à carreaux visé sur sa tête. Ils sont jaunis par endroits et témoignent du grand âge du personnage. Son pantalon doit dater d’avant son tassement et pour éviter de faire un ourlet, ce dernier est remonté bien au dessus du nombril et maintenu en place par une ceinture sans doute achetée à la même époque et à laquelle on a rajouté des trous pour pouvoir la serrer au maximum. Une chemise assortie au béret est bien rentrée dans le pantalon et  je m’amuse à imaginer quelle lui arrive jusqu’au genou. Des souliers usés complètent la tenue de l’inconnu. Il semble être tracté par le quadrupède auquel il s’est relié à l’aide d’une laisse; si bien que l’on pourrait se demander si ce n’est pas le chien qui promène son maitre.

 

Nos regards se croisent et à mesure que je poursuis ma course, je sens ses yeux fixés sur moi. Je l’ai dépassé quand je l’entends adresser à son chien, un commentaire flatteur sur ma vitesse et je devienne au timbre de sa voix qu’il envie mon allure, qu’il ne  doit plus atteindre depuis un moment déjà.

 

Les jours passent et continuant à m’entraîner je croise parfois le chemin de l’amusante silhouette du vieil homme et son chien. Ces brefs aperçus devenant réguliers, je déduis que l’homme vit dans la même rue que moi et il ne tarde pas à me saluer; salutations que je lui retourne respectueusement.

Au hasard de nos balades respectives et quasi -synchronisées, le vieillard vient à croiser mon chemin alors que je m’étirai en bas de chez moi et démarra une discussion.

 

C’est ainsi que je fis la connaissance de Joël, le célibataire endurcit de 88 ans (bien que l’âge qu’il me donnait, variait d’une discussion à l’autre).

 

Bien vite, je comprenais que j’étais l’une des rares interactions sociales de mon nouvel ami et je prenais sur moi, de l’écouter me raconter toujours les mêmes histoires dont sa fameuse blague du canon d’artillerie que je ne puis raconter ici au risque de choquer les plus jeunes.

J’appris que nos rencontres fortuites étaient liées à la coïncidence de mes entrainements running et des envies pressantes de son compagnon à quatre pattes qui dictaient les heures de sorties de Joël.

 

Nos rencontres firent bientôt partie de mes habitudes, et je forçais parfois la chance en traversant le trottoir plus tôt pour être sûr de le croiser ou en prolongeant mes étirements pour lui laisser le temps d’arriver. Jamais je ne restai sans croiser Joël plus d’une semaine et je pris l’homme en affection.

 

Et puis Joël vient à manquer à l’appel. Les jours passèrent, puis les semaines et bientôt des mois… Je sais où s’en vont les Joëls quand ils ne font plus leur balades journalières et je suis triste car je sais que je ne le reverrai plus.

 

Le vieil homme est sans doute mort tout seul n’ayant pas de famille. Ce qui me chagrine le plus c’est de ne jamais lui avoir dire que je l’aimais bien.

 

Joël, je sais où tu es parti faire tes balades et c’est bien bête car maintenant tu manques aux miennes. 

 

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